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L'école n'a JAMAIS été obligatoire

...Et c'est tant mieux. On entend encore trop souvent des personnes haut placés scander que "L'école est obligatoire" ce qui est totalement faux. L'école n'est pas et n'a jamais été obligatoire. C'est l'instruction qui l'est de 6 à 16 ans.


Source : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F1898 "L'instruction est obligatoire pour tous les enfants, français et étrangers, à partir de 6 ans et jusqu'à l’âge de 16 ans révolus. Les parents peuvent choisir de scolariser leur enfant dans un établissement scolaire, public ou privé, ou bien d'assurer eux-même cette instruction."



Les parents peuvent :

  • soit scolariser leur enfant dans une école ou un établissement d'enseignement (public ou privé),

  • soit assurer eux-mêmes (ou toute personne de leur choix) l'instruction de leur enfant.


À chaque rentrée scolaire, le maire établit la liste de tous les enfants soumis à l'obligation scolaire, qui habitent dans sa commune. Cette liste est mise à jour tous les mois. Le maire informe, tout au long de l'année le Dasen des manquements à l'obligation d'inscription dans une école ou un établissement d'enseignement, ou de déclaration d'instruction par la famille.



Alors pourquoi ce post ? Et bien pour vous informer. "L'école", la "scolarisation" est trop souvent présentée comme "l'unique" solution alors qu'il est tout à fait possible de faire un choix différent pour ses enfants. L'instruction dans la famille, plus communément appelé "L'école à la maison" est une possibilité à la portée de tous croyez-moi. Je sais de quoi je parle, j'ai déscolarisé mes enfants pendant 4 ans (le grand) et 5 ans (le plus jeune). Je vous expliquerai pourquoi j'avais fait ce choix, concerté avec les concernés, dans un autre post. Alors la première question que l'on pose aux parents qui font ce choix un peu particulier c'est "Et la sociabilisation ?" "Comment va-t-il se sociabiliser ?" Ce à quoi j'aime répondre, "On voit que tu n'as pas mis les pieds dans une cours d'école depuis longtemps toi, sinon tu saurais qu'on n'apprend pas la socialisation à l'école, bien au contraire..." Prendre des claques dans la gueule, se faire humilier ou taper n'est pas vraiment pour moi ce que je considère comme une bonne méthode de sociabilisation. Alors vous allez me dire que cela n'est pas non plus la norme... A oui??? Et je répondrais que ça doit faire un moment que tu n'as pas mis les pieds dans une école :) Le must étant tout de même les années collèges. J'ai pendant longtemps répondu à l'affirmation "A mais moi je ne pourrais pas , j'aurai pas le courage et puis je ne m'en sentirai pas capable... C'est trop de responsabilité".... par :

" Moi je trouve au contraire que c'est toi qui a beaucoup de courage de laisser tes enfants

dans l’institution..." et maintenant qu'ils sont re scolarisés, je trouve que j'ai vraiment beaucoup de courage en effet de subir cela lol. Bon ne soyons pas non plus alarmiste, il y a quand même des enfants pour qui ça se passent bien et c'est tant mieux. C'est vrai que le niveau est en chute libre, c'est vrai qu'il baisse d'année en année mais le système est verrouillé de sorte qu'au bout du compte, vous êtes quasiment obligés de passer par la case "scolarisation" pour pouvoir faire des études supérieures. Je m'explique. Vous pouvez passer vos examens en candidats libres mais en fonction des formations que vous souhaitez intégrer, il vous faudra UN DOSSIER. Mon fils ainé, Louiliam par exemple est retourné en classe en 1ère car il souhaitait faire une école d'ingénieur après le bac et pour cela il fallait "le dossier" précieux sésam qui vous asservi, géré via "Post bac". Le dossier comprend les bulletins de 1ère et les deux premiers de terminal et surtout les appréciations des profs. Finalement il a choisi de faire une prépa mais là pareil, les admissions sont sur dossier. Bref revenons à notre sujet, je n'ai pas déscolarisé mes enfants à cause de problèmes d'intégration, même si du fait de leurs légères différences (précocité, dyspraxie et autisme et TDA suspectés) évidemment c'était pas tout les jours très simple mais comme je l'ai si souvent entendu "Il ne faut pas les élever sous une cloche, c'est normal de s'en prendre plein la gueule à l'école, tout le monde y passe, ça nous forge".... Hum le bel adage que voilà. Et si moi je refusais d'avoir fait des enfants pour les envoyer dans la jungle si tôt? Et si moi je pensais qu'avoir une enfance stable, calme et plus lente serait bénéfique pour leur développement? Je passerai pour une illuminée? Heureusement que je m'en fou :) Et oui je suis une illuminée, c'est surement pour cela que j'ai fait deux lumières.... ;p (c'était l'instant je me la pète un peu). Non j'ai déscolarisé mes enfants car j'en avais la possibilité. J'entends professionnellement parlant. A l'époque, j'étais déjà malade (voir post sur le Sclérose en Plaque) et je travaillais à mi-temps (tous les matins). Mon chéri était musicien, intermittent du spectacle donc nous pouvions aménager nos emplois du temps. Il faisait l'école le matin et moi l'après midi. Et très vite j'ai quitté mon emploi pour me reconvertir dans la communication et la production de spectacles ce qui me permettait de travailler la nuit et en fin de journée pour m'occuper d'eux le reste du temps. Et ce fut 4/5 ans de bonheur. Le temps n'avait plus d'emprise, nous allions à leur rythme faisant fit de "la bonne ligne de conduite" qui en fin de compte ne convient jamais à aucun enfant. Avant de commencer, dans l'été, j'ai lu tout ce que j'ai trouvé sur les pédagogies alternatives. Fresnet, Montessori, Decroly, Steiner et celle qui a changé ma vie et que je vous invite à découvrir car bien moin connue, Summerhill. J'ai préparé et plannifié plusieurs semaines d'activité notamment inspirées de Fresnet, Montessori et Sumerhill me retrouvant moin dans Decroly et Steiner. Nous avons aménagé une pièce de 20m2 dans la maison avec tableau, bureaux, étagères et regroupé tous les livres que nous avions. J'avais déjà une belle collection de "classique" et les enfants ont toujours lu. Nous avons classé les ouvrages comme à la bibliothèque par thématique : histoire, géo, science, animaux...

Salle de classe - Les petites plumes de Lily Charlin

Au bout de quelques jours, nous avons remarqué qu'il y avait un problème avec Juléo. Il avait un énorme blocage pour passer à l'écrit. Alors qu'il était à l'école depuis 5 ans et que personne ne nous avait alerté, en 48h j'ai compris que quelques choses n'allait pas... Nous avons mis des mois à découvrir sa dyspraxie et pendant ce temps j'ai jeté à la poubelle mes belles idées et je me suis adaptée. J'ai développé des stratégies de contournement, j'ai lu tout ce que j'ai pu sur les solutions proposés en cas de "problème" ou de "blocage" puisque on ne parlait pas de "dys" encore. Etant moi-même dysléxique non détectée à l'époque (j'ai en effet fait un dépistage il y a juste un an et une rééducation depuis) j'avais depuis toujours développé des astuces pour m'en sortir alors j'ai appliqué. D'abord j'ai mis Juléo sur ordinateur et lui ai fait prendre des cours de dactylo avec une association de la région reconnu pour cela. En un rien de temps, il s'est remis à écrire. En parallèle j'ai demandé au médecin traitant un bilan orthophonique qui n'a rien donné. Pas de dysléxie. L'ortho m'a conseillée de voir une psychologue, d'après elle il faisait un blocage psychologique et une thérapie aurait pu l'aider. Juléo n'y tenait pas alors on a continué comme ça. On découvrira la dyspraxie en juillet 2012. Les enfants étaient à la maison depuis septembre 2010. D'ailleurs quand on entamera les démarches pour les bilans notamment celui d'ergothérapie, la thérapeute me confirmera la dyspraxie mais ne proposera pas de suivie car d'après elle, nous avons compensé TOUS les problèmes de Juléo. En effet, entre l'annonce du pré diagnostique et le retour bilan (environ 24 mois entre les deux), j'ai lu tout ce que j'ai trouvé sur le sujet et mis en place toutes les recommandations. Bien sur ça a très bien fonctionné. C'est un conseil que je donne à tous les parents dont les enfants sont en difficulté. En attendant d'avoir un diagnostique, faites des recherches et faites des expériences, vous pouvez aider vos enfants sans attendre des mois qu'une place en suivie se libère chez l'orthophoniste, l'ergo ou la psy. Faites-vous confiance. Revenons à l'école à la maison. Alors comment ça se passe? Et bien nous travaillions les matières générales (français, math, HG, sciences) environ 2 heures le matin et une heure l'après-midi. Le reste du temps était consacré aux jeux, balades, visites culturelles, activités artistiques, lecture, musique... En 3h par jour (parfois plus parfois moins) nous avons fait bien plus que "le programme" sans forcement le suivre d'ailleurs. Nous avons travaillé certaines matières avec l'EAD (le cned belge). Notamment le français et les sciences car les méthodes sont très bienveillantes et cela permettait d'avoir des devoirs corrigés par un oeil professionnel (des enseignants belges). Nous avons aussi travaillé avec les ressources, à l'époque, mises en ligne par le CNED via le site de l'académie en ligne. Certains cours étaient très bien fait. Malheureusement cette année le CNED ne met à disposition que les cours de Français et Mathématique pour le collège à cause de la refonte des programmes. Quand vous faites l'école à la maison, vous êtes contrôlés, par l'éducation nationale et par la mairie. Une petite enquête sociale, tous les deux ans, permet de s'assurer que les enfants vont bien. Nous habitons un petit village et tout c'est toujours très bien passé. Les enfants faisaient et font toujours du sport donc aucun problème de ce coté là, on nous connait. Pour ce qui est de l'éducation nationale, ils s'assurent tous les ans du suivie de l'enfant mais ne peuvent exiger que le programme soit suivie. Seul le "socle commun" doit être respecté à l'âge de 16 ans. Les contrôles se font à la maison en niveau équivalence primaire et directement à l'académie pour le collège. Ce contrôle est obligatoire de 6 à 16 ans. Pour nous ils se sont toujours très bien passés et nous ne les avons jamais vécu comme contraignant. Nous avons la chance d'avoir une académie qui ne juge pas ce choix particulier. D'ailleurs d'après la loi ils ne le peuvent pas mais j'ai oui dire que certains ne se gênaient pas. C'est lors d'un contrôle à la maison pour Juléo que l'assistance d'éducation m'a proposée de revenir avec une AVS spécialisée "dys" pour me donner des conseils. J'ai tout de suite accepté et la rencontre qui s'en aie suivie a été très précieuse. Elle m'a tout d'abord conseillé d'installer le bureau dans un autre sens, de surélever les pieds de Juléo sur un petit marche pied pour qu'il soit bien posé à plat. Ensuite elle m'a proposé de retirer toutes les affiches, posters et autres frises que nous avions installé pour décorer la pièce, m'expliquant que c'était vraiment chouette mais qu'il était préférable pour les enfants dys de n'avoir que des murs blancs. Elle m'a également conseillé des manuels scolaires vraiment adaptés. Et fort de tous ces conseils, j'ai vu encore une fois une vraie différence. Nous avons travaillé notamment l'histoire géo à l'oral et en lecture et Juléo a de fait pris goût à cette matière de cette manière alors qu'il ne l'affectionnait pas particulièrement avant. Pour Louiliam, nous avons travaillé de façon très classique le poussant au maximum à l'autonomie (niveau 5ème en début de disco) et très vite il est allé chercher ce qui l'intéressait sur internet. Il s'est inscrit à des MOOC parfois d'un niveau hallucinant pour son âge (13 ans), était le plus jeune à obtenir un certificat authentifié d'un nouveau mooc sur les microcontrôleurs dispensé par l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et c'est découvert une passion pour l'électronique (passion qui l'anime toujours aujourd'hui alors qu'il est en prépa math) En parallèle nous avons fait beaucoup de sortie, musées, expo, châteaux, animations sciences en tout genre, parcs animaliers, parcs à thème mais également fait des après-midis cuisine, couture, peinture, sculpture, bricolage, vidéo, chant, musique, danse, philosophie.... Je garde un vrai bon souvenir de ces années. Cela me manque d'ailleurs maintenant qu'ils sont de nouveau à l'école. Louiliam a souhaité retourner à l'école pour passer le bac et avoir "le dossier" pour les études supérieurs. Il est retourné en 1ère S - SI (science de l'ingénieur) et Juléo a voulu retourner en classe l'année suivante car tout seul les journées étaient longues. Aujourd'hui, Louiliam a eu son bac S avec mention sans aucune difficulté, il est aujourd'hui en prépa. Il ne sait pas encore ce qu'il veut faire car il adore les math, la physique et l'électronique. Il préparera l'année prochaine plusieurs concours et d'ici là il aura peut être choisi. Juléo a fait une excellente 4ème avec 16 de moyenne et les félicitations aux 3 trimestres. Cette année il est en 3ème, a toujours d'excellentes notes même si le système et les mentalités le pèsent. Il s'accroche car veut faire de belles et longues études. Il veut être écrivain. il a commencé à écrire des fans fictions quand il était à la maison et souhaite aujourd'hui écrire des romans. Il a déjà sa 1ère histoire dans la tête mais préfère se consacrer à étudier pour avoir le brevet et de très bonnes notes et ainsi pouvoir choisir un bon lycée. L'école à la maison leur a donné du temps pour grandir et surtout pour rêver. Aujourd'hui ils savent qu'ils travaillent pour eux, ils ont soif d'apprendre et la conscience de l'effort. Le travail ne leur fait pas peur, le challenge de la réussite les anime et le savoir les nourrit. Vous trouverez sur internet tout un tas de ressources si vous êtes intéressés par ce choix d'instruction différent et je conseille très fortement les sites de l'EAD et du CNED. Pour l'EAD il est bon de signaler que l'inscription coûte 37€50 et est à vie. Une fois inscrit vous ne payez plus rien alors que le CNED est payant chaque année (entre 500 et 600 euros) pour avoir les cours. Si vous avez des questions sur l'école à la maison je serai ravie de vous réponde par mail :) lily.charlin@gmail.com A bientôt et merci de m'avoir lu EAD : http://moodle.ead-online.be/






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