Marie-Laure Baulon est juge des enfants au tribunal de grande instance de Bobigny depuis 1995. Elle publie ce livre en 2000. J'ai récupéré l'ouvrage chez une personne qui se séparait de sa bibliothèque par manque de place dans sa nouvelle vie (merci Muriel). Au milieu de nombre de romans et polars, il y avait ce bouquin (et quelques autres) dont le titre m'a tout de suite accroché. C'est bien mon genre de lecture. En effet c'est rare de me voir plonger dans un romans et pourtant ces derniers temps, j'en ai lu pas mal. En fait je ne lis qu'une sorte de romans alors ça limite un peu. Non moi mon truc c'est les livres de psycho, socio, témoignages, éducations, politique.... J'ai lu pas mal de témoignages d'AS, de psy en tout genre mais le récit d'un juge jamais. J'ai dévoré l'ouvrage, déjà parce que c'est bien écrit mais surtout parce que les histoires des gamins sont incroyables. Sordides, morbides, cruelles, affreuses mais incroyables. Et surtout parce que j'avais envie de comprendre comment ça fonctionne de l'intérieur. Quand on entend certaines histoires dans la presse, à la télé, à la radio de mineurs qui ont commis tel et tel acte et qui sont toujours dehors parfois on râle. On râle et on reste bien au chaud dans notre ignorance. Alors avec ce livre, j'ai découvert l'univers du bureau du juge. La psychologie et l'humanisme tiennent une place cruciale dans les histoires et on espère toujours le happy-end. Malheureusement il ne vient pas toujours. On y apprend que le juge des enfants a deux casquettes, celle de protéger et celle de punir. "Les petits riens" c'est le surnom affectueux qu'elle donne aux jeunes qui sont paumés. Certaines histoires sont à peine croyable : inceste, meurtre, vol, déshumanisation, viol, violence, secret familial... ça fait froid dans le dos. On y apprend surtout que la répression est souvent la plus mauvaise solution et qu'il existe fort heureusement d'autres méthodes qui semblent fonctionner. Toujours juste, parfois émouvant, ce livre est un beau témoignage. Si comme moi vous aimez les histoires de la vie réelle et que l'horreur ne vous rebute pas, foncez. Mention spécial pour le passage sur les dérives de l'éducation nationale parfois si cruelle et qui fabrique des petits êtres plein de haine à force d'humiliation... cela est, à mon avis, trop peu souvent dénoncé... (et bien sur ma dernière remarque n'est en rien une généralité et bien heureusement. La plupart des prof sont extra et d'une extrême bienveillance :)