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9 décembre : Conte l'Enfant et la Flûte

Nous sommes le 9 décembre, aujourd'hui je vous propose le conte de l'Enfant et la flûte et sa photo derrière la case du jour.

L'enfant et la flûte Ne vous êtes-vous jamais demandés ce qui déclenchait chez l'homme le choix d'un instrument de musique? Voici peut être un début de réponse...

Il était une fois une petite flûte qui attendant patiemment que quelqu'un décide de l'adopter. Elle voyait depuis de nombreux jours ses amis pipos partir les uns après les autres mais elle, restait là, sur l'étagère. Mais pourquoi donc, se demandait-elle, personne ne me choisit ? Ma robe est portant en argent et je brille autant que les autres. Cette petite flûte était toute jeune et elle n'avait jamais vraiment joué. Deux ou trois notes par-ci par-là mais jamais elle n'avait encore interprété de grands airs. Elle aimait plus que tout entendre ses sœurs lui faire le récit de leurs expériences. Elle rêvait elle aussi de connaître un jour les grandes salles de spectacle, de contempler les plafonds enchanteurs, les fauteuils cramoisis et les drapées flamboyants des théâtres mais elle restait là, en vitrine, jour après jour et ne sortait que rarement pour être époussetée. Un jour entra en boutique une petite fille aux cheveux couleur de feu, accompagnée d'un homme longiligne vêtu d'un long pardessus foncé et d'un haut de forme imposant. Cet homme avait un maintien particulièrement attirant. Il dégageait un air serein, un flegme et une douceur perceptible uniquement par ceux qui savent observer. Le gentleman avait avec lui un étui long recouvert d'un cuir noir usé. Il déposa le coffret sur le comptoir du maître des lieux qui l'accueillait avec une bienveillance notable. Cet homme était un flûtiste réputé et le marchant se trouvait honoré de sa présence dans son établissement. Pendant leur affaire, notre petite espiègle découvrait avec malice les instruments à vent qu'offraient à sa vue les étagères soigneusement alignées. Elle sautillait telle une petite ballerine au sein de la vieille échoppe et y apportait indéniablement un brin de couleur joyeux. Et c'est là que son regard s'arrêta sur notre petite flûte. Hypnotisée par tant d'éclat, elle ne pu s'en échapper. Il faut dire que notre protégée étincelait de mille feux. C'était là un spectacle sans pareil pour les yeux d'une petite fille. Elle la contemplait longtemps, parcourant son corps, ses touches et ses clés avec ses mirettes écarquillées comme une enfant qui trouve un trésor et en extrait toutes les richesses. C'est alors que le grand monsieur posa sa main délicate sur sa petite épaule. Et avec son plus doux regard elle lui dit tant de chose qu'on ne saurait les conter. Alors l'homme se saisit de la flûte, déposa son grand chapeau et porta le plus légèrement du monde l'instrument à ses lèvres. Il prit une profonde inspiration, ferma les yeux et les notes s'envolèrent telles des milliers de papillons et d'étoiles en une danse mirifique. C'était un rêve. La plus jolie mélodie qui n'eut jamais été jouée en ce lieu. Ce moment d'extase arrêta le temps et la petite flûte se sentait plus vivante que jamais. De sa vie, elle n'avait ressentie ce bonheur, ce plaisir d'être jouée. Même les passants dans la rue s'arrêtèrent pour l'écouter. Bientôt, un petit attroupement s'était formé autour de la vieille boutique du facteur. Alors que la petite fille buvait chaque note qui sortait de l'instrument, son père comprit que la magie avait une fois de plus opérée. Il su qu'entre l'enfant et la flûte naissait une belle histoire et que jamais plus elles ne pourraient se séparer. La petite fille prit la flûte et la serra fort contre son cœur. Elle lui promit d'apprendre à jouer aussi bien qu'elle pourrait et que plus jamais elle ne serait seule.



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